La baisse des prix de l’immobilier ancien s’accélère à travers la France
La baisse des prix immobiliers s’accélère. Ce n’est pas encore la dégringolade attendue par les acheteurs mais elle prend forme petit à petit. Sur un an, les prix des logements anciens ont reculé de plus de 5% au premier trimestre, selon les notaires de France et l'INSEE.
C’est le troisième trimestre consécutif de baisse. En neuf mois, la diminution des prix immobiliers a presque triplé. Au quatrième trimestre 2023, le recul avoisinait en effet les -4% (3,9% exactement) et était légèrement inférieur à -2% au troisième trimestre. «Les prix baissent mais de manière insuffisante. Il n’y a pas de frémissement du marché. Rien n’augure une reprise. D’autant que les Jeux Olympiques vont impacter le marché, il va y avoir un attentisme», analyse Élodie Frémont, présidente de la commission des statistiques immobilières et notaire à Paris.
En Île-de-France, pour le sixième trimestre consécutif, les prix de l’immobilier sont en baisse. Sur un an, ils ont chuté de plus de 8% entre les premiers trimestres 2023 et 2024, après -6,9%. Les prix sont ainsi revenus au niveau de mi-2019. En province aussi on observe une baisse: sur un an, elle s’affiche à -4,2% après -2,9%. Couplée à la baisse des taux de crédit, c’est une bonne nouvelle pour les acheteurs. Mais pas suffisante pour relancer la dynamique d’un marché qui attend des corrections encore plus sévères. Onze arrondissements de la capitale affichent désormais des prix moyens au mètre carré inférieurs à la barre symbolique des 10.000 euros et sept arrondissements à moins de 9000 euros, contre cinq le trimestre précédent. D’après les avant-contrats, les prix parisiens devraient peu évoluer dans les prochains mois et s’établir à 9 370 € le m² en juillet, soit une baisse de 7,6% en un an.
Le flou politique jette le trouble
Cette baisse des prix commence à enrayer la chute des transactions, notent les trois réseaux. Le nombre de transactions devrait ainsi se stabiliser autour de 800.000 par an - loin toutefois des 1,2 million réalisées entre août 2020 et août 2021 - et poser « les conditions préalables à un redémarrage du marché », a indiqué mi-juin le président de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim), Loïc Cantin.
Un certain attentisme s’observe à l’approche des JO. Les notaires du Grand Paris espèrent qu’après les JO, le marché reparte. «Certains clients ont acheté il y a un an pour louer leur logement pendant les Jeux Olympiques. Certains biens seront remis sur le marché après les JO, une fois qu’ils auront été exploités», prévoit Anne Cuvelier-Hutin, notaire à Gagny (93).
Autre point commun entre l’Île-de-France et la province: la baisse est plus marquée pour les maisons que pour les appartements. En région parisienne, elle s’élève à -8,4% contre -7,9% pour les logements collectifs. L’écart est un peu plus élevé en province: -4,4% contre -3,8%. La faute à la hausse des taux d’intérêt qui a plombé l’envie de maisons des Français. «En moins de deux ans, on comptabilise 60% de crédits en moins», comptabilise Élodie Frémont, présidente de commission des statistiques immobilières et notaire à Paris. D’après la Banque de France, 21,7 milliards d’euros ont été prêtés aux ménages au 1er trimestre 2024, contre 38 milliards au 1er trimestre 2023 (-42%) et surtout 56,3 milliards au 1er trimestre 2022 (-61%). Conséquence: autrefois plébiscitées par les ménages, les logements individuels trouvent de moins en moins preneur.